Le 19 juin 2018, la présidente du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, a remis, au gouvernement, un rapport au terme de la mission qui lui avait été confiée en octobre dernier par les ministres Agnès Buzyn, Muriel Pénicaud et Sophie Cluzel, pour « trouver des solutions permettant de faciliter l'embauche et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap ».
« Le rapport se décline en 2 tomes : le premier dédié à la situation des personnes handicapées dans l'emploi et le second consacré à la conciliation rôle d'aidant/vie professionnelle ».
En effet, les constats observés sur le terrain montrent « des parcours professionnels des personnes handicapées marqués par une grande complexité », « des moyens mobilisés au titre du droit commun quantitativement et qualitativement insuffisants » et « des recours aux moyens spécifiques mal ciblés ».
« Dans ce contexte, il apparaît nécessaire d'améliorer l'information de tous les intervenants (MDPH, Pôle emploi, AGEFIPH…) et de renforcer les outils de diagnostic et d'évaluation. Il s'agit ensuite d'agir plus précocement, et plus rapidement notamment pour favoriser le maintien dans l'emploi. Il est aussi, plus généralement, impératif de réduire et de simplifier significativement les délais et formalités d'accès aux différents droits, notamment la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Il faudra mobiliser les acteurs et dispositifs institutionnels de droit commun et surtout les employeurs du milieu ordinaire, acteurs clés de l'accès et du maintien en emploi des personnes handicapées».
Dans la seconde partie de ce rapport, ce dernier liste aussi 29 préconisations en faveur des proches aidants afin de leur permettre de concilier vie privée-vie professionnelle.
Parmi ces préconisations, on peut citer :
- mettre en place des outils d'évaluations des besoins des aidants pour mieux les accompagner ;
- définir le cadre national d'une politique publique des proches aidants, déclinable de manière homogène sur l'ensemble territoire ;
- instaurer une visite médicale du proche aidant par semestre, prise en charge à 100 % ainsi que les soins qui en découlent
- augmenter le montant de l'allocation de répit à 9 € par jour et la déconnecter de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) pour la rendre accessible aux parents d'enfants handicapés ;
- promouvoir et développer les dispositifs de relais et de répit sur le modèle du baluchonnage ;
- prévenir la désinsertion professionnelle ».
Ce rapport doit ainsi alimenter la deuxième phase de la concertation nationale, menée jusqu'en septembre, sur l'offre de services pour les travailleurs handicapés et les employeurs.
Emploi des personnes handicapées dans la fonction publique
En 2017, le taux d'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique est de 5,49 %. « Pour la fonction publique territoriale, ce taux d'emploi s'élève à 6,62 %, plus que l'obligation d'emploi ce qui est remarquable. Il est de 5,55 % dans la fonction publique hospitalière et de 4,52 % dans la fonction publique d'État. En tout, cela représente plus de 240 500 agents en situation de handicap dont 28 000 nouveaux recrutements en 2017.
Ressources
ASH n°3066, du 22 juin 2018, p 16
La Newsletter, Le Guide du Handicap, Juillet 2018