Une récente étude la DARES (Direction de l’Animation, de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) chiffre les difficultés des personnes handicapées sur le marché du travail : « A caractéristiques équivalentes d’âges et de diplômes, la probabilité d’être au chômage plutôt qu’en emploi est 2.05 fois plus élevée pour les bénéficiaires d’une reconnaissance administrative, par rapport aux personnes non handicapées[1] ».
Cela « est en partie lié à la composition de la population handicapée, qui est plus âgées que l’ensemble de la population (…) de même, la population handicapée est moins diplômée, ce qui rend plus difficile son accès à l’emploi».
Seulement 21% des personnes reconnues handicapées sont titulaires d’un diplôme du supérieur
Soit presque deux fois moins que la moyenne de la population. La part des chômeurs de longue durée et en recherche d’emploi depuis au moins un an est nettement plus élevée pour les personnes handicapées ayant une reconnaissance de handicap (63% contre 45% pour l’ensemble des chômeurs de 15 à 64 ans). L’ancienneté dans le chômage est même supérieure ou égale à trois ans pour 28% de la population dont le handicap est reconnu administrativement, contre 14% pour l’ensemble des chômeurs.
Les personnes en situation de handicap sont plus éloignées du marché du travail et sont en majorité inactives. Lorsqu’elles sont actives, ces dernières rencontrent plus de difficultés à trouver un emploi et à le conserver, et ont aussi tendance à connaître des périodes de chômage plus longues.
[1] ASH n°3011 du 19 mai 2017, p 13
Les processus MDPH pour l’accès à la compensation sur les territoires
Dans le cadre du projet expérimental « impact » (innover et moderniser les processus MDPH pour l’accès à la compensation sur les territoires), deux arrêtés créent un nouveau certificat médical (Cerfa n°15695*01) et un nouveau formulaire de demande auprès des maisons départementales de personnes handicapées (MDPH) (Cerfa n°15692*02), permettant d’améliorer le traitement des demandes de prise en charge du handicap.
La mise en place du nouveau formulaire sera très progressive. « Certaines MDPH devraient y basculer dès septembre 2017. Mais les dernières ont jusqu’au 1er mai 2019, au plus tard, pour l’adopter[1] ». Annie Coletta, la présidente de l’association des directeurs de MDPH précise que « les MDPH ne pourront le proposer que lorsqu’elles seront passées au nouveau système d’information commun, qui est en cours d’installation, et qui permettra de traiter informatiquement ces formulaires (…) un télé-service offrira aux usagers la possibilité de remplir et déposer leur dossier en ligne et d’en assurer le suivi ».
La première page liste ainsi l’ensemble des droits auxquels peuvent prétendre les demandeurs :
- carte mobilité inclusion,
- reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé,
- prestation de compensation du handicap (PCH),
- orientation vers un établissement ou service.
Le formulaire n’est qu’une première étape, avant que l’équipe de la MDPH réalise une « évaluation approfondie ».
Autre nouveauté, les situations où les demandes nécessitent un traitement rapide
Elles peuvent être signalées lorsque, par exemple, les personnes se retrouvent en fin de droit et n’ont pas fait leur renouvellement à temps. « Le document contient donc de nombreuses informations qui ne figuraient pas dans la version précédente».
Mais plusieurs questions se posent quant au temps consacré par les équipes des MDPH à l’étude des dossiers : « la porte ouverte à un traitement plus administratif des demandes et, par conséquent, moins humain ? Autrement dit, les équipes pluridisciplinaires, surchargées, rencontreront-elles encore moins de personnes qu’actuellement ?2 ».
Comme l’avance Yves Mallet, administrateur de la Coordination Handicap Autonomie « J’ai un peu peur que dorénavant, et pour gagner du temps, les évaluations ne se passent plus que sur dossier2 ».
Pour Annie Coletta, ce formulaire « devrait soulager » les MDPH « parce qu’il peut être rempli en ligne, directement par le demandeur. Mais aussi, parce qu’aujourd’hui nos salariés sont souvent obligés de demander des informations complémentaires, ce qui est chronophage. Le temps ainsi dégagé pourra donc être utilement consacré à rencontrer les personnes en ayant réellement besoin. Sur des demandes de prestation de compensation du handicap, notamment2 ».
[1] http://www.faire-face.fr/2017/05/29/mdph-nouveau-formulaire/
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