Etre aidant familial peut avoir un coût sur le plan professionnel : Fatigue, absences, réductions du temps de travail, renoncement à des perspectives professionnelles..
En effet, le rôle d’aidants familiaux informels est assuré « de 60% à 70% par des femmes (de 90 à 98% dans le cas des aidants professionnels [1]».
« Deux fois plus de femmes que d’hommes aident un proche, quelle que soit la tranche d’âge considérée (…) Et lorsque l’aide doit être intensive, la charge repose avant tout sur les femmes1 ».
« Ces dernières sont de ce fait, davantage concernées que les hommes aidants par une interruption d’activité ou par une réduction du temps de travail (…) Toutefois, cette question n’est pas traitée par les politiques1 ».
Ainsi, sur la base de ces constats, dans un rapport coordonné par la Ligue des Droits de l’Homme et soutenu par l’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES), des préconisations ont été recensées tant à l’intention des pouvoirs publics que des entreprises « afin qu’être aidante ne soit plus une source d’inégalités ».
Allegement des charges pour les aidants familiaux
Ils proposent notamment « d’alléger leur charge, en rendant les services d’aide professionnelle plus accessibles géographiquement et financièrement. Au sein des entreprises, ils préconisent d’offrir des services aux aidants (plateformes mutualisées de soutien, services de conciergerie, formations…) 1».
Concernant la conciliation entre vie professionnelle et vie d’aidant, ils recommandent « de compenser les pertes de revenus et de cotisations résultant des réductions et/ou des interruptions d’activité des aidants par des mécanismes de solidarité collectifs1 ».
Pour les entreprise, il s’agit de « faciliter l’accès au télétravail, une souplesse sur les horaires, notamment en permettant de moduler à l’improviste le temps de travail, à la baisse ou à la hausse quand le poste le permet ou encore de donner la possibilité de réduire provisoirement certaines responsabilités en fonction de l’intensité de l’aide nécessaire1 ».
Une politique en faveur des aidants familiaux
Le groupe Casino de Saint-Étienne développe une politique en faveur des aidants familiaux, leur permettant de prendre des congés plus souvent en cas de besoin grâce au don de RTT.
Par une politique managériale souple, adoptée via le programme « Aidons les aidants », « les aidants familiaux bénéficient de démarches administratives simplifiées et de jours de congés octroyés afin de prendre soin de leur proche dépendant ou en situation de handicap. Le tout sans avoir à se soucier d'éventuel reproche au travail [informations handicap aidant familiaux]».
Mise en place en 2011 cette initiative s'articule autour de 5 volets : « la diffusion d'informations, la création d'ateliers, la signature d'un accord du groupe sur le congé de l'aidant familial, la mise à disposition d'une assistance téléphonique gratuite ainsi que la prise en compte de la particularité dans le management ».
Le groupe a été récompensé pour cette démarche par le prix OCIRP (Organisme Commun des Institutions de Rente et de Prévoyance) acteurs économiques et handicap en juin 2016, dans la catégorie « Accompagnement personnalisé ».
« Les aidants sont les parents pauvres du handicap et leur situation reste un tabou dans les entreprises, a affirmé un des membres du groupe lors de la soirée de remise des prix. Pourtant, on considère qu'un sur cinq est concerné et ce chiffre est certainement sous-estimé. Ce prix est important car il aide à briser la gêne».
Depuis 2014, les salariés travaillant dans la fonction publique et dans le secteur privé peuvent donner un RTT à un collègue s'occupant d'un enfant gravement malade. « Fort de cette récompense, le groupe Casino encourage à mettre en pratique cette politique et à lui donner plus de visibilité. Pour pouvoir, enfin, prendre soin de ses proches sans pour autant renoncer à sa vie professionnelle2 ».
[1] ASH n°2965 du 17 juin 2016, p 26 et 27
[2] https://informations.handicap.fr/art-casino-aidants-familiaux-1014-8903.php
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