Au mois de septembre, à travers une brève sur la manifestation de citoyens grecs handicapés, nous rappelions que les personnes handicapées sont souvent les plus touchées par les crises. Un article du journal Le Monde du 18 octobre 2012 en donne un autre exemple en Angleterre. C'est l'histoire de Stuart NODEN qui "traduit la rapidité avec laquelle une existence peut s'écrouler en période d'austérité."
Ebéniste à Manchester pendant plus de 30 ans, il est obligé d'arrêter son travail pour raison de santé mais n'a pas accumulé suffisamment de points pour obtenir les allocations destinées à aider ceux que la maladie empêche d'avoir une activité.
« Ils m'ont dit que je n'avais que six points, alors qu'il m'en faudrait quinze. Pourtant, je suis dans l'incapacité de travailler et je dois me faire fréquemment hospitaliser, alors si moi je n'ai pas le droit aux allocations, qui donc peut en bénéficier ? » Stuart a fait appel de la décision, mais le service du travail et des pensions l'a prévenu qu'il n'aurait pas la réponse avant six mois. « C'est dingue ! », lâche-t-il.
Stuart décrit le monde kafkaïen des allocations sociales comme « des tas de gens qui se comportent grossièrement et finissent toujours par vous dire non ».
Il a également sollicité une allocation-chômage, refusée sous prétexte qu'il n'est pas assez valide pour prétendre à un emploi, puis une allocation d'invalidité, refusée car il est considéré comme insuffisamment handicapé.
Stuart et sa femme, employée de ménage, vivent avec les 574 livres par mois (un peu plus de 700 euros) correspondant au salaire de son épouse. Ils doivent payer un crédit immobilier de 520 livres par mois (645 euros), ont pris du retard dans leur remboursement au et risquent donc de perdre leur logement.
« S'ils m'avaient versé une allocation dès le départ, nous aurions pu rester chez nous. Au lieu de ça, la banque va récupérer la maison et ce sont le gouvernement et le conseil qui devront me payer un logement. C'est insensé. »
Stuart n'est pas un cas isolé. Selon l'association qui l'assiste dans sa procédure, la Stroke Association, 38 % des 2 200 victimes d'attaques cardiaques qu'elle suit n'ont eu le droit à aucune évaluation de leurs besoins, et sont donc privés d'allocations."
Liens utiles : Stuart, trop invalide pour travailler, trop peu pour être aidé ( article du journal Le Monde du 18/10/2012)
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