Menace sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap
Les dispositifs d’incitation financière à l’embauche ont, ces dernières années, contribué à améliorer l’employabilité des personnes en situation de handicap. Cependant, leur situation demeure précaire : la durée du chômage est plus longue pour ces personnes, et le taux de recherche d’emploi reste très élevé (12 % contre 6 % pour la population valide). Cette instabilité est exacerbée par les récentes réductions des aides financières.
Réduction et suspension des aides financières
Depuis le 1er août 2024, plusieurs aides financées par l’Agefiph ont été réduites, tandis que d'autres ont été suspendues jusqu’au 31 décembre 2024 en raison d’un « imprévu budgétaire ». Les modifications concernent notamment :
- Aide à la création ou reprise d’entreprise : le montant est réduit à 3 000 euros.
- Aide à l’embauche en contrat de professionnalisation : montant maximal réduit de 5 000 euros à 3 000 euros.
- Aide à l’embauche en contrat d’apprentissage : montant réduit de 4 000 euros à 3 000 euros.
- Aide à la recherche et à la mise en œuvre des solutions pour le maintien dans l’emploi : cette aide est totalement suspendue jusqu’à fin 2024.
- Aide à l’adaptation des situations de travail : désormais limitée à 90 % du surcoût lié à la compensation du handicap, au lieu d'une prise en charge complète.
Impact du désengagement de l’agefiph
Cette réduction et suspension d’aides, annoncée de manière surprenante et tardive, suscite l’inquiétude parmi les personnes en situation de handicap. Le désengagement de l’Agefiph risque de freiner la dynamique inclusive des entreprises, remettant en question les progrès réalisés en matière d’insertion professionnelle. Bien que des économies publiques soient nécessaires pour combler un déficit de 10 milliards, il est inacceptable que les personnes en situation de handicap en supportent une partie significative.