Cette hémorragie du personnel infirmier découle d’une dégradation des conditions de travail.
Dans une récente étude publiée le 24 août dernier, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS) alerte sur les démissions massives des infirmières hospitalières en France.
Pour prendre la mesure de l’usure de ces professionnels de santé, l’enquête a été menée sur une période d’observation de 30 ans (1989-2019). Il ressort de ce rapport que près d’une infirmière sur deux quitte son poste hospitalier ou se tourne vers une autre profession après 10 ans d’exercice.
11% d’entre elles continuent à pratiquer en qualité d’infirmières salariées mais dans un autre secteur que l’hôpital (Ehpad, administration publique ou intérim), tandis que 7% d’entre elles changent de métier.
Cette tendance préoccupante s’accentue chez les nouvelles générations qui voient 13% d’entre elles abandonner le métier cinq ans après leur arrivée.
Cette hémorragie du personnel infirmier découle d’une dégradation des conditions de travail qui se traduit par un manque d’effectifs et de moyens, une sous-évaluation des salaires et un manque de reconnaissance.
Ces chiffres sont révélateurs de la crise profonde de l’hôpital public et, au-delà de notre modèle de santé dont les infirmières sont des actrices de premier rang.
La crise du COVID avait semblé réveiller les pouvoirs publics mais, au-delà des déclarations et des effets d’annonce, une refondation d’ampleur de l’hôpital reste à réaliser pour que les personnels de santé qui sauvent des vies, combattent la maladie, réconfortent et réparent les malades et les accidentés de la vie soient reconnus à la hauteur de leur utilité sociale !
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