Pourquoi le suivi urologique des patients paraplégiques et tétraplégiques est-il important ?

Les problèmes vésico-sphinctériens sont-ils pris en compte ?

Curieusement, les problèmes vésico-sphinctériens et plus largement pelvi périnéaux (dysfonction sexuelle, troubles vésico-sphinctériens et troubles ano-rectaux) passent au second plan alors qu’ils représentent à la fois l’une des plus graves menaces de complication et le principal facteur d’altération de la qualité de vie des paraplégiques et tétraplégiques. En effet, devenir incontinent urinaire et avoir une dysfonction érectile lorsqu’on est un jeune adulte va contre l’ordre des choses.

Que peuvent ressentir les patients souffrant de problèmes vésico-sphinctériens et de pelvi périnéaux ?

Les personnes éprouvent alors un sentiment fréquent de régression voir d’humiliation. La relation aux autres est doublement faussée dans la sphère intime comme dans la sphère sociale. Les craintes d’une fuite intempestive , d’une odeur ou d’une envie incontrôlable à l’occasion d’une sortie au restaurant ou d’un déplacement dans un lieu public incitent très souvent au repli.

Envisager une relation intime devient angoissant, envisager la parentalité parait complexe et incertain. La place occupée par l’urologie dans la restauration d’une qualité de vie des blessés médullaires est dès lors essentielle.

Comment se déroule le suivi médical urologique ?

Cette spécialité médicale permet un suivi de deux natures :

• Une dimension de diagnostics et de bilans (notamment au travers de bilans urodynamiques ou BUD) qui permettent de déterminer la nature et l’intensité des problèmes vésico- sphinctériens (qualité et quantité des mictions) mais aussi les risques secondaires qui peuvent découler d’une vessie neurologique. Ce temps de bilan permettra également d’évaluer la fonction sexuelle.
• Une dimension de thérapeutique active qui optimise le travail des rééducateurs dans la recherche de l’autonomie des blessées notamment au niveau de la gestion de l’incontinence et de l’acquisition des auto-sondages.

Comment réduire les problèmes vésico-sphinctériens ?

Pour réduire les problèmes vésico-sphinctériens, l’urologue réalise deux grands types d’actes qui sont des injections périodiques de toxine botulinique ou, dans les cas les plus complexes des chirurgies d’agrandissement de la vessie. La chirurgie peut également faciliter les auto sondages par la création d’un accès simplifié à la vessie par le nombril (cystostomie continente).

D’autres interventions médicamenteuses et parfois chirurgicales peuvent permettre d’améliorer l’érection. Dans l’amélioration du quotidien des paraplégiques ou des tétraplégiques, le rôle décisif de l’urologie mérite d’être rappelé car il est injustement méconnu du grand public.Dans l’expertise, il est donc important de sensibiliser les experts à cette problématique urologique et plus largement pelvi-périnéale qui, bien que majeure, est souvent placée en arrière-plan de la paralysie des membres.

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